Muriel Barbery
Thomas Helder
Roman
L’écrivain néerlandais Thomas Helder vient de mourir dans la fleur de l’âge. Après la cérémonie, ses proches se rassemblent dans la maison de famille de sa mère, au cœur de l’Aubrac, où il passait ses étés d’enfance, où il a voulu mourir, comme son meilleur ami Jean avant lui. Au centre de cette assemblée se trouve sa plus ancienne amie, Margaux Chanet, la sœur de Jean, architecte française renommée, disparue sans un mot, d’un jour à l’autre, des années auparavant, et restée obstinément absente jusqu’à ce soir de deuil.
Au cours de cette soirée d’adieux, Muriel Barbery explore les enjeux de l’amitié comme une conversation qui se poursuit au-delà des temps et des frontières.
Parution le 21 août 2024 / 13,5 × 22,3 / 128 pages
ISBN 978-2-330-19422-2 / Disponible en livre numérique et audio numérique
En commençant à écrire, je n’avais qu’une ligne de trame : une nuit, au cours d’une conversation qui s’apparente à un étrange duel, une femme s’affronte au souvenir d’un événement majeur de son existence. Je savais aussi que j’écrirais à l’ombre d’un texte que je fréquente et qui me fascine depuis longtemps, l’une des plus célèbres nouvelles de Joyce intitulée The Dead. Je savais encore quelle forme je voulais donner au roman : la plus tenue possible, âpre, tendue, transparente. Ainsi est née l’histoire de Thomas Helder, écrivain néerlandais emporté dans la fleur de l’âge, qu’on enterre dans un village de l’Aubrac, berceau de sa famille maternelle. Après le cimetière, alors que ses proches sont réunis dans la vieille maison familiale, Margaux Chanet, son amie d’enfance, converse avec tous et en particulier avec Jorg, le frère du mort. Entre eux se tisse un dialogue insolite où, à l’affliction présente, se mêle le récit d’une cérémonie singulière, dix ans auparavant, sur les dunes de la mer du Nord. à Joyce, en toute révérence, je voulais emprunter la ronde des personnages dans une unité de temps et d’action, le récit en équilibre sur le fil qui sépare les vivants et les morts, la plongée dans l’âme des lieux – l’Aubrac, la côte du Nord, Amsterdam –, la présence habitée de la neige et de la nuit et, enfin, l’épiphanie qui, à l’aube, transforme Margaux en une autre femme.