Mathieu Larnaudie

Trash Vortex

Roman

Comment les maîtres de ce monde perçoivent-ils l’angoisse apocalyptique qui hante notre époque ? Pour Eugénie Valier, héritière vieillissante d’un grand groupe industriel, le monde court à sa perte, il vit ses derniers feux. Au lieu de léguer sa fortune à son fils, elle décide donc de la faire disparaître en créant une fondation destinée à nettoyer les “trash vortex”, vastes tourbillons où les courants marins acheminent les déchets qui dérivent dans l’océan. Cette idée, a priori vertueuse, sert en fait un projet de liquidation générale, auquel se mêle une inavouable vengeance familiale. C’est sans compter sur les intérêts des multiples acteurs qui gravitent autour de la fondation, et n’entendent pas laisser la vieille dame décréter pour eux la fin de l’histoire.

Parution le 21 août 2024 / 14,5 × 24 / 432 pages
ISBN 978-2-330-19471-0 / Disponible en livre numérique
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Trash Vortex : si la plupart des gens ne sont pas familiers de ce nom aux sonorités un peu barbares, presque tout le monde connaît le phénomène qu’il désigne, ces grands tourbillons océaniques dont les courants acheminent les détritus qui dérivent à la surface des mers. Depuis que j’ai appris son existence il y a près de vingt ans, ce motif me semble un condensé du monde contemporain. Un monde fait de flux, d’interdépendances et d’interférences. Mais surtout un monde marqué par la crise écologique, traversé par une hantise apoca­lyptique devenue le ferment imaginaire majeur de notre temps. Comme si l’obsession pour l’idée de la fin unifiait l’époque, par-delà les disparités géographiques, culturelles et sociales.

Je n’y fais pas exception : sans doute l’écriture de ce livre tient-elle pour moi de la nécessité d’interroger cette inquiétude partagée. Le ­vortex m’a donc servi en quelque sorte de modèle, de principe poétique. Il se répand dans la forme même du roman ; la phrase se propage tel un courant ; les récits circulent, se ramifient et s’entrelacent. Si je mets ici en scène les membres d’une famille richissime d’industriels et m’amuse à faire les portraits de certaines personnalités emblématiques du présent, c’est non seulement pour sonder la responsabilité des puissants de ce monde, mais aussi le regard du microcosme bigarré qui gravite autour d’eux, les conseillers, le personnel – toute une société.

C’est également la question de la transmission qui se pose. Selon Eugénie Valier, cette héritière qui, pour faire disparaître sa fortune, crée une fondation dédiée à une cause en laquelle elle ne croit pas, puisque l’humanité court à sa perte, nous n’avons alors plus aucun devoir à l’égard de l’humanité. Sans doute est-ce là le conflit profond qui, à mes yeux, anime le livre, entre ce qui se fige et ce qui se réinvente ; entre ceux qui pensent pouvoir arrêter le cours du temps et le mouvement perpétuel de l’Histoire.

– Mathieu Larnaudie –

A propos de l’auteur

Mathieu Larnaudie

Né en 1977, Mathieu Larnaudie vit et travaille à Paris. Membre du collectif Inculte, pensionnaire de la Villa Médicis en 2019-2020 et éditeur, il est notamment l’auteur, chez Actes Sud, des Effondrés (2010), d’Acharnement (2012) et de Notre désir est sans remède (2015).

© Marc Melki

Bibliographie

Notre désir est sans remède

juin, 2024

Acharnement

avril, 2018

Strangulation

août, 2015

Les Effondrés

août, 2013

Blockhaus

mars, 2022

Boulevard de Yougoslavie

mars, 2021

Commander Trash Vortex

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