Kaoutar Harchi
Ainsi l’animal
et nous
Essai
Partant des mauvais traitements que l’humain fait subir à l’animal et traversant l’histoire des féminismes, de la lutte des classes, de la colonisation, des migrations ou du capitalisme, ce texte observe et interroge le processus d’animalisation qui hante les grandes guerres et les drames quotidiens.
Avec cet essai aussi personnel qu’analytique, et profondément politique, Kaoutar Harchi signe l’un des premiers ouvrages à aborder de manière exhaustive et critique la relation entre les violences faites aux animaux et la violence historique que des humains ont déployée contre d’autres humains.
Parution le 4 septembre 2024 / 13,5 × 22,3 / 336 pages
ISBN 978-2-330-19574-8 / Disponible en livre numérique
Ainsi l’animal et nous approche d’une manière à la fois théorique – au sens de critique – et personnelle – au sens d’autobiographique – l’histoire occidentale de la dépréciation des animaux et, corrélativement, l’asservissement et la subordination de certains groupes humains par d’autres groupes humains. La notion d’animalisation est centrale. L’animalisation a frappé les animaux, fait d’eux des biens disponibles et les a rendus tuables. Car ce ne sont que des animaux. L’animalisation a frappé, aussi, certains humains jugés de moindre humanité. Disant cela, je pense aux femmes, aux prolétaires, aux non-Blancs, aux minorités sexuelles, aux malades : ceux qui, n’étant ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ni majorité sexuelle, ni bien-portant, ont été par le viol, par l’usine, par le fouet et l’enfumage des grottes, par la persécution et par l’enfermement, rejetés au sein de la classe animale. De là, l’animalité se révèle être un état, non biologique, mais politique. La distinction moderne opérée par l’Occident entre les « humains » et les « animaux » est artificielle et masque la frontière réelle, celle qui sépare les êtres humanisés reconnus comme égaux des êtres animalisés reconnus comme inégaux. Ainsi ai-je dans ce livre le souci d’intégrer les animaux à l’ensemble des luttes contemporaines et j’appelle à reconnaître tout ce que le racisme, le sexisme et l’exploitation de classe doivent à la domination d’espèce. De cette façon, il nous devient possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble.