Fabrice Melquiot
Écouter les sirènes
Premier roman
Fille inventée de la Suzanne qui inspira à Leonard Cohen l’une de ses chansons les plus célèbres, Jodie Casterman est une slasheuse ordinaire – dog-sitter / serveuse / actrice occasionnelle – dans l’Amérique de 2016, en pleine ascension trumpienne.
Quand son père adoptif, danseur et meilleur ami de sa mère, lui apprend, au seuil de la mort, la vérité sur sa naissance et son père biologique, Jodie décide de prendre la route – de Portland à Los Angeles puis Ludlow, en passant par Albuquerque – en quête d’elle-même.
Parution le 28 août 2024 / 13,5 × 22,3 / 256 pages
ISBN 978-2-330-19547-2 / Disponible en livre numérique
Écouter les sirènes est mon premier roman. Je l’ai écrit après avoir lu La Vengeance de la pelouse de Richard Brautigan, La Cloche de détresse de Sylvia Plath, Howl d’Allen Ginsberg, Les Vitamines du bonheur de Raymond Carver et Portnoy et son complexe de Philip Roth. Je l’ai écrit après avoir vu les films de John Cassavetes, Hal Hartley, Robert Altman ou Kelly Reichardt. Je l’ai écrit après avoir écouté Bruce Springsteen, Neil Young, Janis Joplin. Je l’ai écrit après avoir sillonné New York, San Francisco, Portland, Eureka, Los Angeles. Et puis des bleds, par centaines. J’ai écrit ce roman en écho à cette chanson du groupe belge, deus : One Advice, Space. C’est peut-être ça qui m’a bouleversé et qui me bouleverse encore dans les chansons, les films, les livres nés de l’Amérique : cette façon de prendre l’espace, au risque de dérailler ; cette façon de dérailler, au point d’en faire un espace.
Écouter les sirènes est moins un hommage à la culture américaine qu’un voyage à l’intérieur d’une femme qui connaît l’Amérique mieux que moi et la regarde tomber sous ses yeux. Si mon imaginaire regorge de fictions américaines, celles-ci ne constituent pas pour autant la réalité d’un personnage. Il m’aura fallu passer sept ans en compagnie de Jodie Casterman pour être moi-même jusqu’en elle et pour qu’elle soit elle-même jusqu’en moi.
Librement inspiré d’un témoignage de Suzanne Verdal, la véritable muse de Leonard Cohen, Écouter les sirènes est un pont de singe entre les générations, une quête d’altérité qui se déploie des années 1960 à nos jours et tente de redonner du muscle à la nostalgie, en grattant la rouille d’une mythologie américaine à l’abandon.
– Fabrice Melquiot –
A propos de l’auteur
Fabrice Melquiot
Fabrice Melquiot est écrivain, parolier, metteur en scène et performeur. Il a publié une soixantaine de pièces de théâtre (L’Arche Éditeur et L’École des Loisirs), des romans graphiques (La Joie de Lire, Gallimard et L’Élan Vert) et des recueils de poésie (L’Arche et Le Castor Astral). Directeur artistique de Cosmogama, atelier de création de formes artistiques pluridisciplinaires, il est actuellement artiste associé (scènes nationales, centres dramatiques nationaux) à Thau, Le Mans, Poitiers et Strasbourg, et au Festival Antigel de Genève.