Clément
Camar-Mercier
Le Roman de Jeanne et Nathan
Premier roman
Ce livre est un choc, une violence faite au corps que l’époque terrasse. Un roman entre tragédie et conte d’amour – Vous plait-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ? –, porté par une langue puissante, une dramaturgie épique, un rythme cinématographique, des personnages inoubliables.
L’histoire de Jeanne et Nathan est celle d’un réel que l’addiction met à distance, qu’elle rend supportable ou transcende en le falsifiant. Réunis, ils s’inventent un monde, une destination, un rêve de bonheur. Leur romantisme c’est l’amour fou de Tristan et Iseut ; leur échappatoire celle des enfants perdus de Peter Pan. Un envol.
Dès mes plus jeunes années, j’en avais l’intention. Ça se présentait sous forme de nouvelles, de plans de romans jamais écrits, de bandes dessinées très violentes, de nombreux films amateurs, de pièces de théâtre. J’étais solitaire, je vivais dans mes fictions. Aujourd’hui, j’ai envie que mes fictions vivent. Je voue un culte absolu à la fiction. Perpétuer ce culte est bien ma plus grande intention.
Pendant tout le collège, ma chambre était transformée en vidéo-club, je n’ai jamais eu de clients. Le cinéma donc : j’y ai consacré une grande partie de mes études et la moitié d’une thèse jamais terminée.
Je me suis aussi intéressé de près à la création théâtrale ; y participant sous de nombreux aspects, c’est devenu mon activité principale. Plus particulièrement la traduction de Shakespeare, auteur auquel je voue une passion. Passion pour l’oeuvre-monde, les dialogues, les ruptures des registres de langue, la précision de l’expression (tout le temps : la tentative du mot juste), l’art de la rupture, le flottement de la chronologie, l’irrévérence et l’incohérence, la pensée noble mêlée aux crasses besognes, la distanciation, la réussite d’un art si exigeant et si populaire à la fois, si universel et si intime, si tragique et si comique, si cruel et si tendre. Tout ça pour dire qu’avec Steven Spielberg, il est ma plus grande source d’inspiration. Voilà pour ce qui est de la forme.
Pour ce qui est du fond : c’est en 2019 que je décide de sauter le pas de l’écriture romanesque. Parce qu’il me semblait autant nécessaire à moi qu’à la société dans laquelle je vis, le thème du roman fut comme une évidence : la mutation contemporaine de la société de consommation vers la société de l’addiction. Rapidement, j’ai trouvé les personnages les plus à même de l’incarner : une actrice pornographique et un universitaire. Puis m’est apparue la métaphore suprême de l’addiction : la drogue. Et, enfin, le remède incomplet : l’amour.
– Clément Camar-Mercier
A propos de l’auteur
Clément
Camar-Mercier
Clément Camar-Mercier est auteur, traducteur et dramaturge.
Il est notamment spécialiste du théâtre élisabéthain et plus particulièrement de William Shakespeare, dont il entreprend une nouvelle traduction de l’œuvre intégrale. Ses pièces et ses traductions sont publiées aux éditions Esse Que.
Son premier roman, Le Roman de Jeanne et Nathan, est publié aux éditions Actes Sud.
© Milena et Gilles Le Mao