Claudie Gallay
Les Jardins
de Torcello
Roman
Jess, jeune Française résidant à Venise, est guide touristique. Elle arpente la ville dans ses moindres recoins et découvre les nombreuses histoires qui la composent. Mais un jour, Pietro, le fils de Mme Barnes qui lui prête un appartement dans le centre de la Sérénissime, décide de vendre. Elle doit rapidement trouver un nouveau lieu de vie dans une ville prise d’assaut par les touristes et les riches étrangers. Elle rencontre alors Maxence, grand avocat et propriétaire d’une maison sur l’île de Torcello. Très vite, les lieux et l’homme exercent une véritable fascination sur la jeune femme.
Dans ce roman amoureux des lagunes et de l’insubmersible beauté de Venise, Claudie Gallay raconte, avec une grande intensité poétique, une jeune femme qui apprivoise sa liberté. Une rébellion douce, muette, ensoleillée.
Parution le 21 août 2024 / 13,5 × 22,3 / 304 pages
ISBN 978-2-330-19421-5 / Disponible en livre numérique et audio numérique
L’idée de ce roman est venue de ma rencontre avec une île, Torcello, dans la lagune de Venise. Après le Covid, les menaces de guerres, j’étais perfusée d’angoisse. Je me sentais enfermée. J’avais besoin d’espace. De lumière. Un ami m’a emmenée sur Torcello.
Il restait une quinzaine d’habitants quand j’ai commencé à écrire. Un pêcheur m’a montré, sur son mur, les vies biffées.
Il m’a montré, au bord de la lagune, les ruines d’un ancien monastère. J’ai été sidérée par le silence, la beauté des jardins envahis par les ronces. Fascinée par ce lieu. J’ai immédiatement pris des notes.
J’ai créé Maxence, et il a arraché les ronces.
J’avais cette île dans la lagune. J’avais l’homme. Et j’avais la maison. Et la beauté.
J’ai écrit contre la morosité, avec l’envie de voir pousser les vignes, revivre les jardins, et suivre le rêve d’un homme qui se bat pour redonner vie aux sept jardins de la Bible, pour lutter contre ce qu’on nous prépare. Quand tout menace, j’avais envie de quelqu’un qui rêve, qui plante, des vignes, des arbres. On est parfois seul à vouloir préserver les petites choses.
J’avais cette île merveilleuse. Et j’avais Venise aussi, pas loin.
Je fais partie de ceux qui aiment Venise, et qui ont besoin d’y retourner.
J’aime bien cette idée qu’on va perdre, au bout, c’est certain, mais qu’on se bat quand même. Et la beauté nous sauvera. En dernier recours. La poésie. Les mots.
Le temps de l’écriture, je suis tombée follement amoureuse, de cette île, de ces jardins, de cet homme. Et j’ai voulu raconter cet amour, avec les yeux de la jeunesse. J’ai continué la vie de Jess, parce qu’elle a une façon particulière de vivre et qu’elle est au début de sa vie. Le livre est écrit à sa hauteur. Les choix que l’on fait, la culpabilité, l’amour de la mère, ces thèmes me hantent.
C’est un roman qu’il faut lire lentement. Ne pas rater Banksy, ni la pierre rouge de la lèpre, ni les superstitions vénitiennes. Ne pas rater la misère sexuelle de celui qui aime ses furettes plus que lui.
Dans le livre, c’est l’été, il fait beau, chaud. J’ai voulu tenir la joie haute.
En conclusion, la beauté ne meurt pas. Ceux qu’on a aimés non plus.
– Claudie Gallay –
A propos de l’autrice
Claudie Gallay
Née en 1961, Claudie Gallay vit en Isère. Elle a publié une douzaine de romans aux éditions du Rouergue et chez Actes Sud, parmi lesquels Seule Venise (2004), Les Déferlantes (2008, grand prix des Lectrices de Elle), Une part de ciel (2013, prix Terre de France), La Beauté des jours (2017), Avant l’été (2021) et Victor (2022).