Basile Galais

Les Sables

Premier roman

C’est une Cité portuaire, verre et béton sur sable, qui se dresse contre un ciel-champ de bataille. Un enfant se volatilise, la ville est amputée d’un morceau de terre mais ne s’en souvient pas. Une fake news tourne en boucle sur tous les écrans, la mort d’un Guide spirituel, quelque part au fond d’un désert, secoue des mondes lointains, retentit jusqu’au plus proche. L’information attaque la réalité et le vertige saisit chacun différemment, interrogeant la mémoire, la vérité, l’avenir. Dans la tempête, quelques silhouettes se détachent, nous ouvrant le chemin vers une histoire de disparition et d’oubli.

Dans une langue précise et atmosphérique, génératrice d’images en haute définition dont la netteté contraste avec éclat contre le mystère omniprésent, Les Sables observe comment les habitants de la Cité s’affrontent à cette série de dérèglements. Et nous plonge dans leur trouble.

Sismographie d’une modernité inquiète où la réalité n’est jamais certaine, ce roman est aussi une expérience d’immersion totale dans l’univers inédit et immédiatement prégnant d’un écrivain qui croit aux pouvoirs de l’imagination.

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Si je devais reprendre mes notes, je ne trouverais que des centaines de photographies sur mon téléphone, une sensation de vent froid qui griffe le visage, un souvenir de lumières, et des états d’âme à l’image des ciels de la Manche, changeants, instables.

Il est difficile de dire l’origine d’un texte, de trouver un point de départ parfaitement saisissable. Je crois plutôt que c’est une chose qui flotte depuis longtemps autour de soi et qui soudain s’éclaire, laissant apparaître des détails, une lumière, un relief, avant de disparaître à nouveau. Le texte, lui, devient cette quête impossible qui consiste à retrouver cette prégnance, ce moment où il y eut l’évidence du beau.

Les Sables est venu avec le vent, porté par les bourrasques qui s’engouffraient entre les immeubles droits d’une ville, celle du Havre, de la Cité, un espace traversé de lumières qui a ouvert un interstice dans lequel je me suis coulé. Car il est avant tout question d’une plongée en écriture, une immersion totale qui m’a saisi et a saisi, d’un même élan, chacun des personnages, nous mettant au même rang.

Il me semble que ce roman dit le bouleversement de l’expérience sensible, esthétique, comme la rumeur d’une télévision qui grossit dans notre dos alors que devant, sur la mer étale, une masse orageuse roule sur elle-même, se rapprochant à un rythme si lent qu’il en devient imperceptible. Ces instants où les choses semblent se décaler, où nous nous décalons, c’est là, je crois, que se situent Les Sables, et mon désir d’écrire. Quelque chose qui se tient à la limite du déséquilibre, comme un léger basculement qui permet de s’extraire, de faire un pas de côté, et d’ainsi mieux percevoir le monde, ses dissonances, sa marche qui est une saccade.”

– Basile Galais

A propos de l’auteur

Basile Galais

Né en 1995 à Nouméa, Basile Galais grandit en Nouvelle-Calédonie. Il quitte l’île pour étudier en métropole, d’abord aux beaux-arts de Biarritz puis de Nantes, où il pratique la peinture, puis en création littéraire, au Havre. Aujourd’hui, il vit sur son voilier dans la petite rade de Nouméa. Les Sables est son premier roman.

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