Rentrée d'hiver

2024

DOMAINE FRANÇAIS

Magyd Cherfi
La Vie de ma mère !

Alexandre Civico
Dolorès ou le Ventre des chiens

Pascal Janovjak
Le Voyage du Salem

Nicolas Mathieu
Le Ciel ouvert

 

UN ENDROIT OÙ ALLER

Sébastien Berlendis
Lungomare

DOMAINE FRANÇAIS

La Vie de ma mère !

Parution le 3 janvier 2024

La Vie de ma mère !

magyd cherfi

Roman

Après avoir enchanté les lecteurs en réglant leur compte à ses souvenirs et à ses illusions perdues, l’ex-parolier de Zebda s’attaque au “vrai” roman pour raconter une émancipation tardive : celle d’une femme algérienne sacrifiée à sa mission de mère dans une France presque aussi rance que raciste. Et comment, pour la rencontrer enfin, son fils – et toute la fratrie – devra apprendre, d’abord, à s’en séparer.

Entre tendresse et cruauté, drôle et parfois – par surprise – bouleversant, La Vie de ma mère ! est une déclaration d’amour éperdu déguisée en portrait de femme crépitant.

Guillemet d'ouverture

Je me suis beaucoup raconté, pages après pages, ouvert et découvert. Puis vient un moment où le regard se jette au loin pour agrandir l’horizon, pour dépasser le souvenir et l’imaginaire.

Alors j’ai écrit une histoire qui ne m’est sans doute pas arrivée, avec des personnages que je n’avais aucune chance de rencontrer. Du coup, je leur ai donné une folie salvatrice ou désespérée, c’est selon.

J’ai cependant veillé à ce qu’ils ne m’échappent pas, qu’ils soient comme moi tiraillés par la volonté d’appartenir aux mouvements du monde sans réussir à s’arracher à un passé rassurant, tel un doudou rongé de part en part, imprégné de mauvaise haleine mais haleine qui reste celle de l’enfance.

J’ai écrit une histoire d’aujourd’hui parce que l’identité embrase notre quotidien, et c’est ce que j’ai voulu saisir : un air du temps hanté par la mélancolie et la perte de repères.

M. C.

Magyd Cherfi

© Polo Garat

À propos de l’auteur

Magyd Cherfi a été la voix et le parolier du groupe toulousain Zebda avant de se lancer dans la chanson en solo. En 2016, Ma part de Gaulois est salué par un succès phénoménal en librairie ainsi que par le prix du Parisien Magazine 2016, le prix littéraire Beur FM Méditerranée 2017 et le prix des Députés 2017.
Il est également l’auteur de Livret de famille (2004), La Trempe (2007) et La Part du Sarrasin (2018), tous parus chez Actes Sud. La vie de ma mère ! est son premier roman.

bibliographie

La Part du Sarrasin (Babel)

La Part du Sarrasin

août 2022
Ma part de Gaulois (Babel)

Ma part de Gaulois

avril 2018
Livret de famille suivi de La Trempe (Babel)

Livret de famille

suivi de La Trempe

octobre 2011
Dolorès ou le Ventre des chiens

Parution le 3 janvier 2024

Dolorès ou le Ventre des chiens

Alexandre Civico

Roman

Dans un centre pénitentiaire niché au coeur des Alpes, Antoine Petit est chargé d’établir le profil psychologique de celle dont le nom est sur toutes les lèvres. Dolorès Leal Mayor s’est rendue tristement célèbre pour avoir assassiné une dizaine d’hommes puissants et être à l’origine d’une épidémie de meurtres dans tout le pays, que le jeune psychiatre a pour mission de juguler.

Fable sur la violence induite par le capitalisme et son patriarcat, Dolorès ou le Ventre des chiens, sorte de “Justine” en miroir, est une ode désespérée à l’incandescence des révoltes, et à toutes celles et ceux qui décident, un jour, de se soulever.

Guillemet d'ouverture

Dolorès est née de la collision de plusieurs matières, d’un télescopage :

L’idée d’une épidémie de meurtres contre des puissants qui me taraudait depuis longtemps, depuis la découverte de cette terroriste basque, que l’on surnommait la Tigresse et qui séduisait ses cibles avant de les abattre ; et, sans doute l’élément le plus déterminant : la rencontre avec l’univers carcéral, lieu à la fois au coeur et au ban de la société.

J’ai eu l’opportunité de fréquenter la prison lors d’un projet au long cours avec des détenus. Côtoyer cet endroit m’a offert bien plus qu’un décor, cela a donné de la chair et une manière d’urgence au livre. Derrière les hauts murs, la notion de justice se brouille, la notion d’humain se complexifie. Dolorès est peut-être la personne que j’aurais aimé rencontrer là-bas, elle est ma façon de montrer que dignité et colère ne disparaissent pas une fois les grilles passées.

À Dolorès, j’ai voulu confronter Antoine, un psychiatre aux prises avec l’addiction, mettre mon héroïne en dialogue avec celui dont le désespoir n’a pas de substance, dont la rage n’a pas d’objet. Ces émotions sont pourtant omniprésentes chez lui, et destructrices.

Ces deux personnages sont le fruit de l’accablement, de l’écrasement nés de nos sociétés, ils sont deux incarnations de ce que le monde libéral fait aux corps et aux esprits. Je voulais leur offrir un embrasement.

 

A. C.

Alexandre Civico

© Barbara Tajan

À propos de l’auteur

 

Né en 1971, Alexandre Civico est membre du collectif Inculte. Après La Terre sous les ongles (Rivages, 2015), La Peau, l’écorce (Rivages, 2017) et Atmore, Alabama (Actes Sud, 2019), Dolorès ou le Ventre des chiens est son quatrième roman.

bibliographie

Atmore Alabama (Babel)

Atmore Alabama

septembre 2021
Le Voyage du Salem

Parution le 3 janvier 2024

Le Voyage du Salem

Pascal Janovjak

Roman

En 1980, la salle des machines d’un énorme pétrolier baptisé le Salem prend feu au large des côtes sénégalaises. L’équipage est sauvé par un navire anglais qui s’éloigne en sachant que le tanker, chargé de deux cent mille tonnes de brut, va exploser et provoquer la plus grande marée noire de tous les temps. Mais le géant de fer bascule et coule sans la moindre étincelle.

Un mystère, une histoire unique, celle de la plus extraordinaire escroquerie du siècle.

Guillemet d'ouverture

Certaines escroqueries ont l’élégance des tours de magie. En découvrant l’histoire du Salem, j’ai été séduit par cette poésie de l’impossible, qui s’alliait au souffle des épopées maritimes : le Salem est un pétrolier dont la formidable cargaison d’or noir a été miraculeusement subtilisée en janvier 1980, avant que le navire ne fasse naufrage au large du Sénégal.

Retracer cette odyssée me semblait un bon moyen d’échapper à la pandémie qui écrasait nos vies – les confinements furent particulièrement sévères en Italie, où je réside. Lorsque l’on est enfermé, les récits dessinent des fenêtres… Les prisonniers le savent, tout comme les marins au long cours. Quelles histoires les matelots du Salem pouvaient-ils bien se raconter, en ce mois de janvier 1980, alors que leur bateau s’avançait vers un destin irrémédiable ? Comment supportaient-ils l’absence des femmes aimées, comment conjuraient-ils leur peur de l’avenir ?

Épidémie, guerres, pénurie énergétique et désespoir climatique : tandis que l’actualité nous entraînait dans le tourbillon de l’invraisemblable, la présence de ces personnages s’affirmait, leurs voix gagnaient en intensité. Ce livre est donc né sur la frontière incertaine qui sépare le réel de la fiction – à l’image d’un navire entrevu sur la ligne d’horizon, suspendu entre le ciel et l’abîme.

 

P. J.

Pascal Janovjak

© Yves Leresche

À propos de l’auteur

Pascal Janovjak est un écrivain franco-suisse né à Bâle en 1975. Il étudie l’histoire de l’art et les lettres à Strasbourg et travaille ensuite à l’étranger, notamment en Jordanie, au Liban et au Bangladesh, en tant qu’enseignant et directeur de centre culturel. Il s’installe en 2005 à Ramallah en Palestine où il rédige le roman L’Invisible, réécriture de L’Homme invisible de H. G. Wells. Il publie en novembre 2011 À toi avec Kim Thúy. Son roman Le Zoo de Rome (Actes Sud, 2020) reçoit le prix suisse de Littérature, le prix des auditeurs de la Radio Télévision suisse et le prix Michel Dentan.

bibliographie

Le Zoo de Rome (Babel)

Le Zoo de Rome

janvier 2024
Le ciel ouvert

Parution le 7 février 2024

Le Ciel ouvert

Nicolas Mathieu

“Je vous souhaite d’être follement aimée”, écrivait André Breton.

Dans ce recueil de poèmes qui constituent autant de microfictions incandescentes, publiées au fil des années sur Instagram, Nicolas Mathieu dessine les visages de cet amour fou et donne à voir un monde de coïncidences, d’analogies et de banalités transformées en trésors : les villes entrevues, la mer, les rencontres et les commencements, le désespoir et les joies, le bonheur intenable, les saisons, les matins au lit et les dîners avortés, les gueules de bois, l’attente, la désertion, l’enfance et la fin qui viendra. Chaque page raconte nos détresses et nos émerveillements, l’épreuve des corps, l’amour pour un père, une femme, un enfant : les fragments de ce monde qui résiste encore à l’absence et à l’oubli.

Guillemet d'ouverture

Au cours des cinq ou six dernières années, j’ai publié un certain nombre de textes sur Instagram qui furent à la fois des lettres d’amour, des poèmes, le laboratoire du roman, et peut-être même la version la plus condensée de mon écriture. La plus lyrique aussi, celle qu’on cache. Sauf que c’est précisément celle-là que j’ai exhibée, sur les réseaux, par manie plus que par choix. Disons que tout dans l’écriture ne se décide pas.

Dans ce livre, j’ai voulu, avec l’aide d’Emmanuelle Lê, rassembler ces textes, les organiser de sorte qu’ils demeurent quelque part, qu’ils se donnent de la force, que la composition d’ensemble fasse rejaillir sur chacun un peu de la nécessité qui l’avait suscité au départ, loin du flux et de l’oubli, des satisfactions fugitives qui règnent sur les réseaux sociaux. J’ai souhaité qu’ils retracent toute l’histoire, dans ses redites et ses épisodes singuliers, que tout cela témoigne avec le plus de densité possible, chaque paragraphe comme une brique, dans le mur d’un album qu’on pourrait emporter dans sa poche, redécouvrir plus tard, dans une bibliothèque, une maison de vacances, faire un livre qui serait simplement beau, avec ses blasons nets et découpés, des dessins originaux, son existence autonome où chacun pourrait retrouver en lisant un peu de sa propre vérité affective. Cette correspondance intime, poétique, donnée pour rien, à découvert, nous avons cru qu’en la rassemblant de cette manière, avec les œuvres d’Aline Zalko, nous avons rêvé qu’elle prendrait une dimension supplémentaire et qu’elle pourrait, peut-être, rouvrir le ciel.

 

N. M.

Nicolas Mathieu

© Astrid di Crollalanza

À propos de l’auteur

Nicolas Mathieu est né en 1978, à Épinal. Après des études d’histoire de l’art et de cinéma, il s’installe à Paris, où il occupe différents emplois – scénariste, plume à tout faire, professeur à domicile, rédacteur de procès-verbaux de réunions de comités d’entreprises… Une immersion dans le monde impitoyable du travail où les rapports de force façonnent les corps et les modes de vie de tous ceux qui survivent “dans le RER, les usines, les open spaces, ceux dont le temps est dévoré par une mécanique sans queue ni tête”. En 2014, il publie son premier roman, Aux animaux la guerre, et reçoit le prix Erckmann-Chatrian, le prix Transfuge du meilleur espoir Polar et le prix Mystère de la critique. En 2018, son deuxième roman, Leurs enfants après eux, est récompensé par le prix Goncourt, le prix Blù Jean-Marc Roberts, la Feuille d’or de Nancy, le prix des Médias France Bleu-France 3-L’Est Républicain et le prix du deuxième roman Alain Spiess-Le Central. Il publie Rose Royal en 2020 et Connemara en 2022.

bibliographie

Connemara (Babel)

Connemara

mai 2023
Rose Royal suivi de La Retraite du juge Wagner (Babel)

Rose Royal suivi de

La Retraite du juge Wagner

mai 2021
Leurs enfants après eux (Babel)

Leurs enfants après eux

août 2020
Aux animaux la guerre (Babel noir)

Aux animaux la guerre

janvier 2016

UN ENDROIT OÙ ALLER

Lungomare

Parution le 3 janvier 2024

Lungomare

Sébastien Berlendis

Roman

Plein été. Le lungomare, la promenade du bord de mer, s’étire sous le soleil familier de la baie de Gênes, où les souvenirs de la jeunesse radieuse des parents de l’auteur épousent les méandres de la via Aurelia, ses anciens palais, ses corniches et ses stations balnéaires.

Une virée italienne entre songe et fantasme, acoustique des années 1970 et photographie solarisée, désinvolture et mélancolie.

Guillemet d'ouverture

Lungomare poursuit le trajet commencé en 2013 avec mon premier texte, Une dernière fois la nuit. Il est le septième fragment d’une œuvre en construction et, dans ce texte des thèmes, des obsessions reviennent. L’Italie en premier lieu, l’intensité de l’été, la mémoire familiale et amoureuse, le voyage, l’errance, l’entremêlement des temps, enfin la construction cinématographique de la narration.

Les origines et la raison de Lungomare sont multiples, mais je souhaiterais retenir deux éléments en particulier. Le premier est commun à tous mes textes et concerne un journal d’écriture rédigé pendant les semaines estivales passées sur la côte ligure, espace dans lequel la narration de Lungomare se déploie. Mes textes partent de mes propres souvenirs que je réinvente au cours de l’écriture. Le deuxième élément concerne la redécouverte dans la maison de mes parents d’un important lot de photographies qui documentaient leur jeunesse radieuse, au bord de la Méditerranée, sur la côte varoise. En commençant la rédaction de Lungomare, j’ai eu très vite l’idée de superposer à la narration principale, écrite au présent, le récit de cette jeunesse que je déplace (là est la part fictionnelle du texte) sur la côte ligure.

Dans Lungomare, un narrateur, accompagné de son amoureuse, parcourt le temps d’un été cette côte qui s’étend de San Remo à Portovenere, formant ainsi un bel arc de cercle. Et sur ces routes, il se souvient de la jeunesse de ses parents. Ce cheminement sera alors l’occasion de leur rendre hommage, d’écrire aussi la possibilité d’un amour sans ombre, de faire le tableau souriant du peuple en vacances et de magnifier la beauté de ces stations de bord de mer, populaires et parfois moquées, de glorifier enfin d’autres espaces délaissés.

Mélancolie légère et solarité peuvent suggérer l’ambiance du livre, mais davantage que dans mes autres textes l’accent est mis sur la lumière, la sensualité sans tragédie de l’été, les corps désirants. Nous sentons tout de même que cette jeunesse, comme le temps de l’été, file, et que banalement elle ne reviendra pas. Il faut alors l’écrire.

 

S. B.

Sébastien Berlendis

© Fabien Muscio

À propos de l’auteur

 

Né à Avignon, mais vivant entre Saône et Rhône, Sébastien Berlendis est professeur de philosophie à Lyon. Venu à l’écriture par l’image, il a souvent exposé son travail photographique et est l’auteur de plusieurs romans, notamment, Maures (2017) et Revenir à Palerme (2018) aux éditions Stock. Chez Actes Sud sont parus Des saisons adolescentes ainsi que Seize lacs et une seule mer (“un endroit où aller”, 2020 et 2021).

 

 

bibliographie

Seize lacs et une seule mer

Seize lacs et une seule mer

octobre 2021
Des saisons adolescentes

Des saisons adolescentes

mars 2020

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